Enquête participative : à la recherche des colonies de chauves-souris sur les Balcons du Dauphiné !

Dans le cadre de l’Atlas de la Biodiversité Communale la communauté de communes des Balcons du Dauphiné lance une enquête afin de recenser les colonies de chauves-souris de son territoire.

Les communes concernées par l’Atlas de la Biodiversité Communale sont : Chamagnieu, Chozeau, Corbelin, Crémieu, Le Bouchage, Les Avenières Veyrins-Thuellin, Leyrieu, Moras, Porcieu-Amblagnieu, Saint-Hilaire-de-Brens, Saint-Marcel-Bel-Accueil, Saint-Sorlin-de-Morestel, Salagnon, Vasselin, Vénérieu, Vernas, Vertrieu, Veyssilieu, Vézeronce-Curtin, Vignieu.

Pour participer à l'enquête, remplissez le formulaire directement en ligne.

Si vous souhaitez participer et que votre commune n’est pas concernée par l’ABC des Balcons du Dauphiné, vous pouvez toujours télécharger le formulaire en format pdf et nous le renvoyer par mail (abc@balconsdudauphine.fr). Les données récoltées pourront faire l’objet d’études ultérieures.

Les colonies ainsi recensées sur les communes concernées pourront par la suite, avec l'accord du propriétaire, faire l’objet d’un inventaire détaillé menée par nos spécialistes des chauve-souris. Cela vous permettra de connaître davantage les espèces présentes chez vous et de contribuer à améliorer les connaissances sur les colonies présentes sur notre territoire.

Par avance, merci aux personnes participant à l'enquête ! Et si vous vous connaissez des personnes ayant des chauves-souris chez elles, nous vous invitons à leur transmettre l’information !

Télécharger l'enquête participative

Les sites potentiels des chauves-souris

Grottes naturelles, cavités et failles des falaises, arbres creux, bâtiments (caves, greniers, combles), bâti abandonné, tunnels artificiels, fissures de mur, entre des poutres, derrière les volets, sous les ponts.

 

Fiche synthétique chauve-souris

Les chauves-souris, douées du vol actif, sont les seuls mammifères à avoir conquis l’espace aérien ! La spécificité de leurs ailes leur a valu d’appartenir à l’ordre des chiroptères (du grec keiro : main et pteron : aile).  Les ailes de ces petites reines de la nuit sont en réalité des mains modifiées constituées par une fine et souple membrane tendue entre leurs doigts ! De plus, elles ont cette incroyable faculté de « voir avec les oreilles ». Elles s’alimentent et s’orientent la nuit en utilisant les échos de leurs cris ultrasonores !

Toutes strictement insectivores, nos chauves-souris européennes sillonnent le territoire la nuit à la recherche d’insectes pour se nourrir. Au menu ? des moustiques, des insectes ravageurs de culture et autres parasites de l’Homme ! Pouvant consommer près de la moitié de leur poids en insectes, ces petits mammifères jouent un rôle écologique essentiel et sont de véritables indicateurs de la bonne santé d’un écosystème !

Sur le Nord-Isère, ce ne sont pas moins de 26 espèces qui parcourent notre territoire sur les 36 présentes en France ! Toutefois de multiples facteurs menaces leurs populations telle la disparition ou la modification de leurs gîtes, la transformation de leur domaine vital constitué des routes de vol et de terrains de chasse (disparition des zones humides, des haies, abandon du pâturage extensif, artificialisation, pollution lumineuse, développement éolien, etc), les dérangements, l’utilisation de produits chimiques (pesticides, antiparasitaires, …), etc. En Europe, pratiquement toutes les espèces de chauves-souris ont régressé et de nouvelles menaces continuent d’apparaître.

En France, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées depuis 1976. L’arrêté ministériel du 23 avril 2007, ainsi que son arrêté modificatif du 15 septembre 2012, protègent les espèces ainsi que leur habitat de reproduction et d’hibernation. En Europe, la directive européenne « Habitats-Faune-Flore » précise que toutes les espèces doivent bénéficier d’une protection stricte et dresse une liste des espèces dont la conservation nécessite la désignation d’un site Natura 2000 (Zones Spéciales de Conservation). Ainsi, certaines espèces de chauves-souris de notre territoire font partie des espèces ayant justifié la désignation du site Natura 2000 « L’Isle Crémieu ».

Le cycle annuel des chauves-souris de nos contrées est relativement complexe : il repose sur l’alternance des saisons et la disponibilité en insectes. Il est composé d’un repos hivernal de plusieurs mois, de périodes de transit, de mise-bas et d’élevage des jeunes. Ainsi, sans une bonne connaissance des milieux utilisés (gîtes, territoires de chasse, colonies…), leur préservation peut se révéler particulièrement complexe !

Quel est le cycle biologique d’une chauve-souris ?

Le cycle annuel des chauves-souris européennes est rythmé par les saisons et la disponibilité en insectes. Il est possible de distinguer deux phases principales, entrecoupées par des périodes de transit.

Période hivernale

En hiver, les chauves-souris entrent dans une phase d’hibernation qui correspond à un état d’hypothermie régulée. Les animaux ralentissent leur métabolisme jusqu’à des niveaux très bas, abaissant graduellement la température de leur corp, leur fréquence respiratoire et leur rythme cardiaque. Cet état léthargique permet de consommer un minimum d’énergie à une période où la ressource alimentaire se fait rare. Ils ne se nourrissent plus pendant plusieurs mois et puisent donc dans les réserves accumulées pendant l’été.

L’hibernation est une période où les chauves-souris sont extrêmement vulnérables. Tout dérangement peut leur être fatal en raison de la dépense d’énergie nécessaire à leur réveil !

Gîtes d’hiver Pour passer l’hiver, les chauves-souris ont besoin d’un gîte leur offrant de l’obscurité, du calme, une température stable ne descendant jamais en dessous de 0°C et un taux d’humidité assez élevé. Les cavités naturelles, les grottes et les profondes failles des falaises sont donc un lieu de choix mais il est également possible de retrouver des individus hibernant dans des arbres creux ou des fissures des milieux urbains, notamment de maisons, les ponts, les ouvrages d’art …

Le transit printanier

Avec l’arrivée des beaux jours les chauves-souris amaigries se réveillent et reprennent progressivement des forces en chassant les premiers insectes de la saison. Les femelles entrent dans une période de gestation qui dure, selon les espèces, entre 1 et 2 mois environ. A cette période, les femelles déclenchent l’ovulation, suivie de la fécondation et du développement de l’embryon (pour la majorité des espèces).  Cette reprise d’activité s’accompagne d’un transit vers les gîtes d’été ; vers les gîtes de mise-bas pour les femelles, et d’estivage pour les mâles et les immatures.

Période estivale

En été, les femelles s’installent dans des gîtes où elles se regroupent en colonie, de quelques individus à quelques milliers, pour donner naissance à leur unique petit de l’année. Durant cette période, mâles et femelles partent dès que possible chasser les insectes la nuit. Toutefois, les femelles reviennent assez régulièrement au gîte pour allaiter leur bébé, aveugle et incapable de voler. Durant les prospections nocturnes elles confient leur petit aux autres femelles de la colonie. Elles consacreront l’été à les élever en nurseries et leur apprendre la vie d’adulte. Il peut y avoir une seule ou plusieurs espèces au sein d’une même colonie. En l’absence de modification du lieu, les femelles, fidèles au gîte, peuvent y revenir chaque année. Ils atteignent leur taille adulte et apprennent à voler en quelques semaines seulement !

Gîtes d’été

Pour pouvoir élever leur jeune, les femelles de chauves-souris sont très exigeantes dans le choix du gîte. Celui-ci doit présenter un microclimat très chaud, une quiétude absolue et des zones de chasse rentables à proximité. Selon les espèces, il est ainsi possible de les retrouver au sein des combles, greniers, clochers d’églises, toitures ou fissures des maisons, derrière les volets mais également sous les ponts, dans des arbres, ou des cavités souterraines. Facilement dérangées ou détruites, les colonies de mise-bas sont d’une grande vulnérabilité. Les mâles et immatures se retrouvent de manière isolée et ont donc une grande capacité de dispersion les rendants ainsi moins vulnérables.

Le transit automnal 

À partir de fin août, les chauves-souris adultes vont commencer à quitter leur gîte d’été. Cette période de déplacements est propice aux rencontres entre mâles et femelle : certaines espèces vont se regrouper formant des grands rassemblements de chauves-souris permettant un brassage génétique important lors des accouplements. Les femelles stockeront le sperme des mâles durant l’hiver et déclencheront la fécondation au printemps seulement lorsque les conditions seront réunies pour leur permettre d’initier la gestation. Les chauves-souris profitent des derniers insectes pour finaliser leurs réserves d’énergie etse déplacent vers les gîtes d’hiver. 

 

Actualités
Permanences pour les agriculteurs
En partenariat avec la chambre d'agriculture de l'Isère, la communauté de communes...